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Subject:
Une semaine de taichi 恷 Taipei avec No蟎lle |
Author:
No蟎lle Kasai |
Upload time:
2009-01-06 11:08:08 |
Content:
Il y a 4 ans, j’arrivais 恷 Taipei. Je ne connaissais rien ni personne, je ne parlais pas un mot de chinois.
Loin de moi 眤tait l’id眤e d’眤tudier le taichi chuan. J’avais pratiqu眤 le karat眤 pendant plusieurs ann眤es en France, j’avais l’intention de trouver 恷 Taipei une 眤cole de Kung Fu Shaolin. Les heureux hasards de mes rencontres m’ont cependant guid眤 jusqu’ 恷 Maitre Wang.
Aujourd’hui, voil恷 恷 quoi ressemble une semaine de ma vie de “taichi” 恷 Taipei.
C’est avec plaisir que j’aimerais vous la faire partager.
-Lundi 8 heures : d眤part pour le parc qui se trouve 恷 10 minutes de chez moi. Il est petit, compar眤 恷 d’autres parcs de Taipei, mais il est vraiment charmant et tres anim眤. Pratiquants en tous genres sont d眤j恷 en train d’眤voluer : 恷 l’entr眤e, le grand groupe de taichi de Mme Chen, un peu plus loin le groupe de danse moderne, un autre de tango (avec des musiques de Julio Iglesias …). Plus loin, deux dames 𦷜g眤es qui portent d’眤normes chapeaux de soleil s’amusent avec des 眤p眤es, des gens qui pratiquent seuls, des chiens qui courent dans tous les sens, trop contents d’avoir ce moment de libert眤. J’arrive au bout du parc, je dis bonjour 恷 James, le prof de Kunfu de la Grue Blanche. Il est l恷, comme chaque matin, avec tout son arsenal d’眤p眤es, de lances, de nunchaku. Cela fait 4 ans que je lui dis bonjour presque chaque matin, jamais un mot de plus. Je l’ai toujours beaucoup admir眤. Avant de pratiquer il nettoie son lieu de pratique avec un vieux balai, s’incline devant les arbres … Je prends ma place, sur la plate-forme juste au-dessus de lui et je commence ma pratique. Tout le monde me connait maintenant, personne ne prend cette place, comme si elle m’etait exclusivement reserv眤e. J’ai mis longtemps 恷 comprendre pourquoi, 恷 chaque fois que je portais un tee shirt avec le sigle du Yangjia Michuan, les gens le regardaient et s’inclinaient. Un jour, alors que je passais, un vieux monsieur qui arrivait 恷 ma hauteur me lance en souriant “Yangjia Michuan Taijiquan, Master Wang”. Je r眤ponds affirmativement d’un sourire et d’un signe de la t𧂭te. Et le vieux monsieur s’incline. Il s’incline devant l’image de Me Wang. A chaque fois, j’眤prouve une certaine fiert眤 et une certaine 眤motion.
-Mardi 8 heures : je vais m’entrainer avec Mark Linett, un americain qui vit 恷 Taipei depuis des ann眤es avec son 眤pouse taiwanaise, Wendy. Cela fait 3 ans que je m’entraine avec lui. Il m’apporte beaucoup. Outre son 眤norme exp眤rience du Yangjia Michuan, il est de ceux qui d眤gage une grande s眤r眤nit眤. Gr𦷜ce 恷 lui, j’ai pu comprendre ce qu’眤tait l’interne, le travail de l’眤nergie, le retour vers l’int眤rieur. Ensuite, nous cherchons, discutons … Je lui demande “tiens, je suis en train de lire un livre de Fu Zhongwen (un disciple de Yang Chengfu). Le traducteur francais traduit la position -le singe bat en retraite- par -repousser le singe-. C’est un peu diff眤rent. Alors, qu’en est-il ? Qui est le singe ? Nous ?” Mark me r眤pond que le singe peut repr眤senter seulement un symbole, mais que effectivement les deux traductions sont l眤g�rement diff眤rentes. Nous d眤cidons de reprendre la phrase chinoise originale et de demander 恷 Wendy de nous la traduire. A notre surprise, Wendy nous traduit le texte par “repousser le singe” et non “le singe bat en retraite” … Bon, nous sommes d’accord pour dire que si nous repoussons le singe, il va battre en retraite … Interessant quand m𧂭me.
L’apr�s-midi, je rejoins en ville la F眤d眤ration Mondiale de Taiji Chuan o牐 je travaille depuis 2 ans en qualit眤 de Directrice Des Relations Ext眤rieures. L’ambiance y est tr�s chaleureuse. J’y suis la seule 眤trang�re et la seule repr眤sentante du Yangjia Michuan, en charge d’眤tablir des liens avec le reste du monde, de m’occuper des 眤trangers qui participent aux competitions ou aux formations 恷 Taipei, un travail qui n’est pas toujours de tout repos mais int眤ressant et riche de rencontres.
-Mercredi 8 heures : d眤part pour le parc. Cette fois c’est moi qui enseigne. Les 眤l�ves arrivent, tous des expatri眤s, francais, anglais, espagnols … Tout d眤pend des disponibilit眤s de chacun. L’ambiance y est bon enfant. On raconte ce qu’on a fait pendant la semaine, on se donne des bonnes adresses de restau ou autres … Je demarre le cours. Echauffement, 13 postures … Quelques exercices de tuishou que j’impose 恷 tout le monde d�s les premi�res le譃ons. 1er duan, quelques applications, ensuite le groupe se divise, les d眤butants d’un c𦆭t眤, les interm眤diaires de l’autre … 2eme duans et 眤ventail pour les plus avanc眤s.
-Jeudi 8 heures : je retourne m’entrainer avec Mark et je re-file 恷 la F眤d眤 jusqu’au soir.
-Vendredi 8 heures : je donne deux cours dans le parc, jusqu’ 恷 midi.
-Samedi : aiei aie aie !! J’ai promis 恷 un tres vieux maitre que j’ai rencontr眤 恷 la F眤d眤 que je viendrais assister 恷 son cours. Probl�me : Il habite 恷 1 heure de chez moi et son cours commence 恷 6h30 … Bon, dans ces cas la, il ne vaut mieux pas trop r眤fl眤chir … Je me l�ve vers 4h30, vite, la douche et je rejoins la ligne de m眤tro. Arriv眤e 恷 la station de sortie, je tiens mon papier en main, je demande 恷 un monsieur en v眤lo s’ il connait cette adresse. Il descend de son engin “d’apres-guerre” et m’accompagne 恷 pieds jusqu’au lieu de l’entrainement. Cela ne m’眤tonne gu�re, les taiwanais sont tr�s serviables, ils rendent service avec grand plaisir. Me Gao Tao me fait signe. On commence les 眤xercices, int眤ressants. Il me demande de m’assoir, me montre les points 眤nerg眤tiques qu’il faut stimuler tous les jours, me donne quelques techniques de massages au visage, au corps, pour les jambes, les pieds … Ensuite, c’est la forme. Un enchainement de 13 postures que je ne connais pas. Le poids sur la jambe droite, pousser 恷 droite … Bon, cela n’est pas habituel pour moi, mais je suis, j’眤x眤cute, je respecte. Il est bon de temps en temps de voir se qu’il se passe dans d’autres styles. Voil恷, contrat remplit, promesse tenue …
-Dimanche : c’est la matin眤e tuishou. Des pratiquants de Yangjia Michuan se donnent rendez-vous derri�re le Grand Hotel pour une pratique libre de tuishou. Il faut monter dans la montagne, pas 眤vident, 眤puisant … Arriv眤e sur place, tout le monde me salue, on me tend une tasse de th眤 et un biscuit chinois … Mark est l恷 aussi, de temps en temps un visiteur nous fait l’honneur de sa pr眤sence. Des gens de tous ages sont l恷, de 18 恷 90 ans. Les 眤changes sont diff眤rents, d’une personne 恷 l’autre et tr�s instructifs. Luoke, un professeur de I-Ching me fait signe. Apres un salut martial, nous demarrons les echanges. J’aime bien pratiquer avec lui, j’ai enfin compris ce qu’il m’a rabach眤 pendant des semaines “tu n’as pas de mains mais tes mains sont partout … Il n’y a ni toi ni moi mais il y a toi et moi, mais nous ne formons qu’une seule entite, la nature …” Bon, enfin, pas toujours evident hum hum.”
Voila, la semaine est pass眤e. Les pratiquants de Yangjia Michuan 恷 Taipei sont diss眤min眤s dans les parcs, quelques fois en petits groupes quelques fois seuls. Mon impression est que les gens cherchent surtout 恷 pratiquer, mais pas forcement 恷 s’unir pour former de grandes 眤coles. Comme si chacun ne voulait garder que le souvenir de leur professeur, Me Wang et n’en voulait pas d’autre. Certes, il existe encore 1 ou 2 grands groupes.
Je n’ai pas bien connu Me Wang qui etait d眤j恷 souffrant quand j’ai commenc眤 le Yangjia. Je lui ai cependant rendu visite tres souvent, chez lui ou 恷 l’h𦆭pital.
Je me souviens tres bien de ce qu’il m’a dit quelques jours avant son d眤c�s, c’眤tait son principal discours et son principal souci : “tu t’es entrain眤e aujourd’hui ? N’oublies pas de pratiquer et de transmettre”.
Non, Me Wang, NOUS N’OUBLIERONS PAS.
No蟎lle Kasai – D眤cembre 2008

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